Equiterre dévoile la présence de l’atrazine dans l’eau potable des Montréalais! Qu’en est-il de la contamination de notre eau aux pesticides systémiques, dont les néonics?
L’AIPS salue la démarche d’instigation d’Equiterre et partage ses inquiétudes au sujet de la contamination de l’eau potable par l’atrazine. L’AIPS souhaite également sonner l’alarme non pas seulement pour cet herbicide, mais pour une grande quantité de pesticides tout aussi dangereux pour la santé et l’environnement et largement utilisés en agriculture au Québec. Il s’agit des pesticides systémiques, dont les néonicotinoïdes.
En effet, à la suite au dévoilement des résultats de la compagne de suivi de la qualité de l’eau des cours d’eau 2011-2014 du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques démontrant la présence des néonicotinoïdes dans toutes les rivières échantillonnées en zones agricoles au Québec (1), l’AIPS s’est inquiétée de la présence de ces pesticides dans l’eau potable, car celle-ci provient principalement des eaux de surface.
Le rôle essentiel des municipalités
Nous avons de ce fait demandé lors du conseil municipal d’octobre 2015 à de la ville de Montréal si cette dernière analysait les néonicotinoïdes dans l’eau potable qu’elle dessert à ses citoyens. La seule réponse obtenue suite à cette intervention est que la ville n’avait aucune obligation légale à le faire. Elle a de plus ajouté que l’eau potable desservie est de très bonne qualité ! Quels autres paramètres la ville exclut-elle pour justifier cette bonne qualité de l’eau? Quelle est la situation pour les plus petites municipalités au Québec? Sachant que l’atrazine, un paramètre obligatoire à analyser n’est analysé que 4 fois par année, cela nous fait sérieusement douter de la qualité de l’eau que nous buvons.
D’autre part, qu’il s’agisse de l’atrazine ou des néonicotinoïdes nous constatons une discordance entre les normes de qualités de l’eau européennes et québécoises avec des normes plus rigoureuses en Europe. Serait-ce un autre moyen pour ignorer la problématique de la contamination ? Il en va sans dire que les effets cumulatifs et cocktails sont encore très peu évalués.
Enfin, les raisons qui justifient l’analyse des pesticides systémiques, dont les néonicotinoïdes dans l’eau, sont très nombreuses, mais n’ont pas réussi à convaincre la ville de Montréal qui prend cette problématique à la légère.
L’AIPS est d’avis à ce que les autorités compétentes cessent de nier le problème et prennent leurs responsabilités afin de garantir une eau potable sans danger à ces citoyens.
L’AIPS demande au gouvernement du Québec de résoudre le problème de la contamination environnementale dont celle de l’eau à la source en interdisant la vente et l’usage des pesticides systémiques, dont les néonicotinoïdes
(1) Giroux, I. (2015). Présence de pesticides dans l’eau au Québec : Portrait et tendances dans les zones de maïs et de soya – 2011 à 2014, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN.