Des pesticides systémiques dans les champs québécois.

L’usage systématique des pesticides systémiques avec les néonicotinoides et leur inutilité agronomique prouvée nous invite à remettre en question ces pratiques agronomiques destructrices. Voici quelques éléments pour y voir plus clair.

Les pesticides néonicotioïdes au Québec se sont massivement. répandus sur de nombreuses cultures et représentent plus de 500 000 hectares, soit près d’un tiers des grandes cultures en 2013. On en trouve surtout sur le maïs, le canola et le soja, mais aussi sur les céréales, les légumineuses, les pommes de terre, les tomates, la laitue, les pommes, les bleuets, les aubergines, les fraises et les raisins ( 1 ).



Est-ce que les pesticides systémiques sont nécessaires?

L’enrobage des semences avec des pesticides systémiques entraîne un usage systématique de ceux-ci, alors même que le besoin ou la menace (le potentiel insecte ravageur) n’est pas avéré par un dépistage ou un diagnostique des cultures.

De plus, au Québec “la pression de plusieurs des insectes nuisibles pour lesquels les traitements de semences sont conçus est pratiquement nulle, notamment en début de saison.” (2).

Cet usage préventif (systématique) favorise le développement de résistances aux pesticides chez les insectes et provoque un cercle vicieux en augmentant les doses ou les types de pesticides nécessaires (3).

Est-ce que les pesticides systémiques améliorent le rendement des cultures?

On pourrait croire que les pesticides systémiques sont utiles pour la production agricole. Or, plusieurs études montrent qu’il n’y a aucune différence de rendement entre les champs traités et les champs non traités (4). L’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) des Etats-Unis conclut de manière similaire qu’il n’y a pas de différence de rendement pour les champs de soja (5) .

De plus, un rapport de Santé Canada précise que les dépenses liés aux semences maïs et soja néonicotinoïdes dépassent les bénéfices des rendements associés (6) .

Pourquoi les agriculteurs utilisent-ils ces pesticides?

Les pesticides systémiques représentent une très importante part de marché des produits phytosanitaires. Les producteurs et distributeurs de semences traitées dominent le marché. En 2012,  il était très compliqué, voire impossible pour un agriculteur, de s’approvisionner en semences non enrobées, et ce pour plusieurs cultures (7).

L’Union Paysanne s’est d’ailleurs positionnée pour “le retrait complet” des néonicotinoïdes et demande au gouvernement d’agir pour, à minima, harmoniser la réglementation du Québec avec celle de l’Ontario (8) .