Partout dans le monde, les néonicotinoides sont considérés et pris en compte différemment par la loi. Voyons ce qui ressort des différentes situations et études.
Dans l’Union Européenne
La Commission européenne a restreint, en 2013 et pour une période de deux ans, l’utilisation de trois substances néonicotinoïdes à savoir la clothianidine, le thiaméthoxam et l’imidaclopride. Cette mesure fait suite à plusieurs avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui a constaté les risques élevés de l’utilisation de ces substances pour les abeilles. La décision est un premier pas important dans la reconnaissance du rôle des pesticides dans le déclin des pollinisateurs (1).
Pour leur part, la Slovénie et l’Italie ont interdit les néonicotinoïdes sur les plantes attractives pour les abeilles depuis plus de 5 ans. La mortalité des abeilles est passée d’environ 35% à 15% voire 10% selon les apiculteurs concernés. La production de maïs en Italie n’a pas souffert de cette interdiction; aucune baisse de rendement n’a été observée (2).
Aux Pays-Bas, le gouvernement a réagi aux études démontrant l’impact des néonicotinoïdes sur la mortalité élevée des abeilles et l’apparition de lésions cérébrales chez les enfants. Il a adopté un moratoire sur tous les néonicotinoïdes jusqu’à ce que l’innocuité sur la santé humaine et la biodiversité soit prouvée (3).
Aux États-Unis
En juin 2014, les États-Unis ont lancé leur « Stratégie fédérale pour la santé des abeilles et des autres pollinisateurs ». L’EPA a déclaré son intention de ne plus délivrer aucune autorisation d’utilisation ni de mise sur le marché de nouveaux produits contenant des néonicotinoïdes jusqu’à une évaluation complète des risques (4) .
Des initiatives plus locales sont également mises en place. Par exemple, la ville de Portland en Oregon a suspendu l’utilisation des néonics sur l’ensemble de ses terres et au moins huit autres municipalités américaines ont banni l’utilisation de ces substances (5) .