L’Alliance pour l’interdiction des pesticides systémiques est insatisfaite de la Stratégie québécoise sur les pesticides. Voici le communiqué de presse.
Le 22 novembre 2015, Montréal – L’Alliance pour l’interdiction des pesticides systémiques (AIPS) demeure sur sa faim face à la Stratégie québécoise sur les pesticides , dévoilée par le ministre Heurtel dimanche. Bien que l’Alliance salue le fait que le ministère de l’Environnement effectue enfin un pas en avant en matière d’encadrement des pesticides les plus à risques, l’absence de cibles précises et de volonté d’interdiction totale est décevante. D’ici la modification de la Loi sur les pesticides , la Stratégie demeure une coquille presque vide.
« Le ministère reconnait finalement les risques des pesticides les plus à risques sur la santé de la population, sur les pollinisateurs et sur l’environnement. Cependant, nous remarquons l’absence d’ambitions supplémentaires, puisque Québec ne fait que réitérer l’objectif de la Stratégie phytosanitaire de réduire de 25 % les risques pour la santé et l’environnement liés à l’utilisation des pesticides en milieu agricole, annoncé il y a plus de quatre ans. L’annonce de ce matin, espérons-le, permettra du moins d’atteindre cet objectif. », espère Geneviève Rajotte Sauriol, membre fondatrice de l’AIPS.
« La Stratégie vise surtout à faire cesser l’utilisation systématiques des pesticides les plus à risques, en exigeant que leur usage soit justifié par un agronome. Tout reposera donc sur les agronomes, dont nous questionnons la position en matière de pesticides et dont l’indépendance est parfois remise en cause. En effet, comment faire confiance à la prescription d’un agronome employé par l’industrie même qui produit les semences enrobées de pesticides? », souligne Pascal Priori, également membre fondateur de l’AIPS.
L’enjeu sera maintenant de concrétiser les orientations annoncées grâce à la modification de la Loi sur les pesticides , qui aura lieu à l’hiver 2016. L’AIPS surveillera évidemment l’annonce du projet de loi et espère participer aux consultations. L’Alliance demande entre autres :
- L’interdiction de l’usage de l’ensemble des pesticides systémiques pour tous leurs usages;
- D’élargir la définition des pesticides les plus à risque pour y inclure l’ensemble des pesticides systémiques, y compris le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au Québec;
- Que des formations obligatoires sur les risques liés à l’usage des pesticides et sur l’agriculture biologique soient présentes dans les formations des agriculteurs et de tous les intervenants agricoles (conseillers agricoles, agronomes, etc.).
L’AIPS déplore finalement que la Stratégie ne fasse aucune mention de l’agriculture biologique ni même de la lutte intégrée. Il est important de repenser le modèle agricole dans son ensemble et de miser sur la synergie entre l’agriculture et les écosystèmes, à leurs plus grands bénéfices.
Lire l’entrevue donnée au Journal metro
Réécoutez l’interview de Pascal Priori sur les ondes de CIBL pour l’émission Montréal par la racine : Emission du 24/11/2015